mercredi 13 novembre 2013

Quand l'inattendu est quotidien

Ca y est, après une longue absence je refais enfin surface par ce nouvel article ! C'est que ce dernier mois fut riche et mouvementé et m'a éloigné d'une connexion internet facile !
Riche en retrouvailles et en prise de conscience, mouvementé en surprises et en inattendus... 

Les retrouvailles ce fut d'abord le choc de ces 15 jours passés en France début octobre. L'atterrissage à Paris fut brutal mais inévitable. J'ai été d'abord saisie par l'aéroport. Sa grandeur, sa propreté, sa luminosité, tous les matériaux différents utilisés pour fabriquer ces espaces. Tout d'un coup, notre petit chantier de foyer d'étudiants me paraissait bien modeste comparé à une construction de cette ampleur. Les briques fabriquées à la main que nous allons utiliser à Tana me paraissaient bien dérisoires à côté des immenses surfaces de verre que les français avaient su assembler à l'aéroport Charles de Gaulle.
Puis ce fut l'arrivée dans la ville et l'impression que toutes les maisons étaient des palais, toutes les voitures des carrosses brillants et toutes les femmes des princesses. La sensation de déambuler dans un musée à ciel ouvert où le culte de la beauté et de la perfection n'avait plus de limites. Difficile alors de se sentir humble ! La modestie et la simplicité des malgaches, à côté de ça, m'est apparue comme une bénédiction.
La joie de pouvoir partager de vive voix l'année qui vient de s'écouler avec chacun n'est donc venue qu'une fois que cette confrontation ce fut quelque peu estompée par vos accueils chaleureux dans ces lieux familiers. Au delà des comparaisons d'ordre matérielles qui n'ont au final pas beaucoup de sens, la plus grande différence que j'ai pu percevoir entre les français et les malgaches se situe dans leur rapport à Dieu. Ici Dieu est une évidence. Qu'il soit le Dieu des catholiques, des protestants, des musulmans ou celui des croyances ancestrales, Il est reconnu comme agissant dans leur vie tous les jours et il est prié quotidiennement. En France, Dieu devient tabou. A défaut de croire en Lui ou de Le chercher, Il est rangé au placard comme une vieillerie à laquelle seuls nos grands-parents seraient encore attachée. Il est plus difficile alors, quand on aspire à fonder sa vie en Lui, d'être compris dans certains choix qui deviennent, du coup, radicaux.

Amélie, Paul et Xavier ont vécu la secousse inverse puisqu'ils sont venus ici pour découvrir à leur tour ce que j'ai pu vivre pendant un an. Leur voyage s'est avéré très révélateur de la réalité du pays, de son fameux "mora-mora", "doucement-doucement"et de ses situations surprenantes. Le séjour s'est improvisé au rythme des personnes qui ont eu la gentillesse de nous accueillir, des turbulences intérieures, des  heures d'attentes et des distances à parcourir en taxi-brousse. Malgré les réservations préalables et les prévisions, l'inattendu était bien au rendez-vous pour pimenter ce qui s'est finalement relevé être une expédition quotidienne ! Ils sont tous les trois repartis avec le sourire, signe que ça en valait donc la peine !

Les surprises ne se sont pas arrêtées là pour moi puisque cette première semaine dans la capitale a été marquée par le vol de deux téléphones portable en une semaine. D'abord scandalisée par cette insécurité permanente qui demande une vigilance constante, prête à reprendre le taxi-brousse pour retrouver une brousse plus paisible, je me suis enfin rappelée que j'étais venue ici pour vivre avec eux et prendre part à la vie qui est la leur. Et effectivement, ce baptême d'arrivée fait partie du quotidien des Tananariviens et les histoires de ce type coulent à flot dès que chacun commence à s'exprimer.

Je vais donc surement avoir besoin d'un peu de temps pour trouver les charmes de cette ville, et ça fera certainement l'objet d'un prochain article !
En attendant, quelques photos de la brousse de Fianarantsoa et de Manakara et du trajet en train entre ces deux villes du sud-est que j'ai eu la chance de découvrir grâce à mes trois visiteurs !







5 commentaires:

  1. merci Delphine pour cet article ! effectivement c'était incroyable de te voir après un an, et de beaux échanges =)
    Est ce que tu peux mettre des photos avec Amélie, Paul et Xavier ? merci bcp !

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  2. C'est nous qui avons les quelques photos de groupes....
    Ce voyage était vraiment extra ordinaire à tout point de vue !
    Dans ta description de la France ,tu as oublié les autoroute de velours à 2x3 voies !
    ou encore les RER top confort dignes d'une classe affaire malgache.
    et enfin les illuminations nocturnes des rues du moindre petit village français...

    Bref, à Madagascar, on est dans un autre monde, un autre espace-temps.

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  3. "Il est plus difficile alors, quand on aspire à fonder sa vie en Lui, d'être compris dans certains choix qui deviennent, du coup, radicaux."

    Moi j'ai bien aimé cette phrase-là ;)

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  4. Ps : magnifique la dernière photo

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  5. "Il est plus difficile alors, quand on aspire à fonder sa vie en Lui, d'être compris dans certains choix qui deviennent, du coup, radicaux."
    Merci pour ça. De comprendre. Nous aussi il nous a fallu partir à l'autre bout du monde pour le mettre en mot, et il nous faut aujourd'hui le vivre en France au quotidien. On ne lachera pas le mirceau, ça en vaut la peine ce chemin de bonheur. Nous sommes en union de prière.
    Camille

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